Quelles actions concrètes après le bilan carbone ?
Cet article fait le point sur les enjeux d’un bilan carbone pour une entreprise, son déroulement, et les raisons pour lesquelles le levier de la mobilité des salariés permet d’agir sur l’un des secteurs qui pèse le plus lourd dans la balance carbone d’une entreprise.
Ou comment une démarche pro-vélo permet réduire rapidement son impact sur le climat.
Pourquoi réaliser un bilan carbone ?
Les changements climatiques actuels appellent, depuis plusieurs années déjà, la société dans son ensemble à agir pour la transition écologique et énergétique. Tandis que le 6ème rapport scientifique du GIEC nous donnent des clés et des solutions d’atténuation et d’adaptation réalisables, les États fixent des objectifs et mettent en place des plans pour concourir à la réduction de l’impact de nos activités sur le climat (Accord de Paris, plan de transformation écologique, etc).
Les chiffres mettent notamment en lumière le fait que le transport est le premier poste d’émissions en France, représentant environ 1/3 du total des émissions (graphique 1).
Or, plus de la moitié du problème provient des véhicules des particuliers (graphique 2). Les entreprises sont aussi concernées par ce chiffre puisqu’il comprend par exemple les déplacements domicile-travail ; et 60% des Français utilisent leur voiture pour se rendre au travail sur des trajets de moins de 5 kms.
Le bilan carbone pour une entreprise, qu’est-ce que c’est ?
Le Bilan Carbone® est une marque déposée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). C’est une méthodologie créée en 2004 par Jean-Marc Jancovici pour l’ADEME, et aujourd’hui diffusé par l’Association pour la transition Bas Carbone (ABC).
Contrairement à l’empreinte écologique, la comptabilité carbone comprend en plus de l’impact des émissions de gaz à effet de serre sur le climat, les impacts directs des activités sur l’environnement : consommations énergétiques, achat ou production de biens et de services, etc. C’est une mesure quantitative qui a pour but de déterminer, prioriser et mobiliser les leviers d’action pour décarboner les activités d’une organisation ou d’un territoire.
Afin de distinguer les différentes sources d’émissions de CO2, le bilan carbone se découpe en 3 périmètres, ou « scopes » :
- Scope 1 : les émissions de gaz à effet de serre directement liées à l’entreprise et issues de combustibles fossiles.
- Scope 2 : les émissions liées à l’achat ou à la production d’énergie consommée par l’organisation (électricité, réseaux de chaleur ou de froid).
- Scope 3 : les émissions indirectes résultant des activités de l’organisation. C’est le périmètre le plus large et le plus complexe à calculer car les données ne sont pas directement émises et contrôlées par l’organisation. Le scope 3 couvre généralement 80% du total des émissions. Il comprend notamment les déplacements des salariés, le transport ou la gestion des déchets…
L’obligation de réaliser un bilan carbone pour certaines entreprises
Depuis 2010, la loi « Grenelle II » demande à toutes les entreprises privées de plus de 500 salariés à réaliser leur Bilan Carbone®, et à le renouveler tous les 4 ans.
Pour les structures de plus petite taille, non soumises à cette obligation, des dispositifs de financement les encouragent à mettre en place des politiques de décarbonation de leurs activités.
Avec ce bilan, l’entreprise reçoit un plan d’actions à mettre en place pour réduire l’impact de ses activités sur le climat et s’aligner au maximum avec objectifs gouvernementaux et mondiaux.
Les étapes pour réaliser son bilan carbone
La première étape consiste à mettre en œuvre une démarche de sensibilisation ou de formation auprès du personnel sur les causes et les conséquences de l’effet de serre causé par l’Homme.
Puis, pour cadrer le champ d’études du bilan carbone, collecter et analyser les données, il est recommandé de se faire accompagner par un expert, un bureau d’études spécialisé dans ce calcul. Il est également possible d’utiliser un outil de comptabilité carbone en ligne, généralement moins précis et minutieux.
Ensuite, les résultats du rapport doivent être synthétisé dans un bilan qui servira à mettre en place une feuille de route stratégique pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, notamment les émissions de CO2.
Pour l’organisation, il ne reste plus qu’à appliquer les actions qui permettront la réalisation de la démarche ambitieuse, établie à la hauteur des efforts attendus par tous et toutes pour réduire et maitriser les impacts environnementaux de l’entreprise.
La mobilité douce comme meilleur levier d’action pour réduire son bilan carbone
Les résultats du bilan carbone
Lorsque les entreprises reçoivent le rapport de leur bilan carbone, elles ressentent souvent une frustration face aux recommandations données.
Parmi une liste d’actions telles que : mutualiser le fret pour diminuer le nombre de fournisseurs, mettre en place le tri sélectif, modifier le mix énergétique, rénover la totalité du bâti, compenser ses émissions de carbone résiduelles… il est légitime de se demander : « Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? », « Par où commencer ? ».
Ou encore « Comment hiérarchiser le plan d’actions opérationnel présenté ? », « Quelles actions concrètes privilégier ? », « Quelles seront celles qui auront le plus grand impact, ou le plus rapide ? »
Le levier de la mobilité durable et le vélo
Au début de cet article, nous avons déjà cité le poids des déplacements domicile-travail dans l’empreinte carbone nationale. L’entreprise peut proposer des alternatives à la voiture individuelle, et notamment grâce à la loi d’orientation sur les mobilités (LOM) en 2019, inciter à la mobilité douce, active et durable.
Parmi les alternatives disponibles – transports en commun, marche, télétravail, covoiturage… – le vélo (ou VAE) est à de nombreux égards le mode de déplacement le plus efficient : rapide et efficace en ville, impactant écologiquement, flexible !
L’entreprise peut donc mettre en place une démarche de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) concrète et impactante grâce à des mesures incitatives telles que l’installation de stationnements vélo sécurisés sur le site, et la mise à disposition de flottes de vélos partagés ou de vélos de fonction. Ces derniers, personnels et attribués pour une durée de 36 mois, permettront aux salariés de se réapproprier l’espace public et de repenser tous leurs trajets quotidiens.
C’est également une mesure financièrement avantageuse puis que grâce à la loi LOM, les entreprises proposant des vélos à leurs salariés ont droit à une défiscalisation de 25% sur l’impôt sur les sociétés.
En bonus, le vélo – même à assistance électrique (VAE) – comme moyen de déplacement quotidien présente de nombreux bénéfices pour l’utilisateur :
- La santé et le bien-être : la pratique du vélo convient aux recommandations de l’OMS (30 minutes d’activité physique par jour) et permet de réduire les risques de maladies chroniques.
- Les économies d’argent, pour un meilleur pouvoir d’achat : économies de carburant, d’entretien automobile… Passer au vélo, c’est 1 000€ par an d’économie pour 10 kms de trajet quotidien, selon l’ADEME.
- Un gain de temps sur les trajets : en ville un vélo à assistance électrique roulera en moyenne à 19 km/h contre 18 km/h pour une voiture.
Que d’arguments pour les Ressources Humaines qui souhaitent enrichir leur démarche de qualité de vie au travail et de RSE !
Choisir la mobilité douce et le vélo comme action prioritaire sur la feuille de route opérationnelle suite à un bilan carbone aura un impact rapide et efficace sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’entreprise au global.
EN SAVOIR +
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